Le sous-bois, ses parfums d’humus et de fougères, les rayons qui transpercent les branches, les feuilles qui bruissent : c’est le cadre dans lequel a été écrit ce 6ème disque d’Yvan Marc, « nos vies d’ours », dans son repère au cœur de la forêt du Meygal en Auvergne. Si l’artiste a marché à une époque sur les sentiers étoilés des grandes maisons de disques, chanté dans les grandes salles lors des tournées de Mickey 3D, a été mis en lumière par les projecteurs de Taratata, ce grizzly tout en sensibilité, à la belle voix grave et aux mélodies élégantes préfère l’ombre de ses arbres, loin des circuits traditionnels de l’industrie musicale. Car Yvan Marc va là où peu d’artistes vont, en dehors des autoroutes balisées, là où les Tour Bus ne passent pas.
Grâce au soutien de plusieurs médias, dont France INTER (40 passages) à la sortie de son dernier album , « La Cerise », en 2013, YVAN MARC a pu partir sur ses chemins de traverse donner plus de 120 concerts dans des lieux où les projecteurs refusent de s’éteindre : granges cullturelles, salles de concert en milieu rural, qu’il s’agisse de la 100ème date donnée dans « La Grange des Vachers » lieu magique entouré de Moulins qui ont repris vie ou au Festival de La Pierre accessible uniquement à pied et qui retrouve les rires d’autrefois. Il existe des milliers de lieux en milieu rural, qui vivent et portent la culture dans les campagnes, des lieux de chaleur humaine où le public est heureux d’accueillir des artistes chez lui. Lors de cette tournée il a croisé d’autres routes, celle d’artistes qu’il admire comme Jean-Louis MURAT, Thomas FERSEN, LES TETES RAIDES ou encore ALEX BEAUPIN.
Cette façon de faire, c’est aussi une philosophie,celle d’un artiste qui voit son métier comme celui d’un artisan, qui confectionne ses chansons chez lui et aime les partager en petit comité, lors de concerts intimistes.La philosophie d’un homme, ou d’un « ours des campagnes », proche d’une nature qui habite ses chansons. « Je marche » par exemple, « Le refuge » mais aussi « J’apprends », une chanson portée par un clip d’une tendresse infinie dont son fils est l’unique acteur : « cette chanson m’a été inspirée par un agriculteur qui a ressenti le besoin de revenir à une agriculture saine, sans produits chimiques. Une agriculture inspirée par les savoirs faire des anciens et aussi des techniques issues de l’agro-écologie. Pour cultiver de manière saine, cet agriculteur a du tout reprendre à zéro, tout réapprendre (« J’apprends la pluie, j’apprends le vent, et puis j’entends ce que le silence me dit » ). Il faut beaucoup d’abnégation pour y arriver. Mais l’avenir est certainement au bout ».
Authentique, c’est sans doute l’adjectif qui caractérise le mieux cet artiste, avant tout amoureux de la musique et des mots qui touchent au cœur. Un artisan au sens noble du terme.