Nicolas Paugam

26 mars 2016 20:30

Nicolas Paugam

Extrait de l’article de Télérama sur le dernier album de Nicolas Paugam : Aqua Mostlae wwww.telerama.fr

Il y a du Michel Legrand dans cette voix, des sonorités très années 1970 dans ces chansons d’amour sans illusions. Un style troublant, à contre-courant.

Qui c’est, celui-là ? On n’avait jamais entendu son nom. Encore moins ses chan- sons. Et puis, dès le premier titre, Le Col du Galibier : bingo ! Un étrange pouvoir d’attraction se dégage de cette voix bizarre, un peu fausse, un peu vieillotte, et pourtant accrocheuse, à la diction précise et précieuse. Et la suite s’avère, elle aussi, troublante. Pas toujours séduisante mais intrigante, car ne ressemblant à rien de ce qu’on a l’habitude d’entendre — ni à la pop fade qu’on nous sert à longueur de journée, ni aux chansons prétendument “à textes”, façon journal intime d’ados. Nicolas Paugam chante les amours finies avec de faux airs de Michel Legrand et de Bertrand Betsch, et une désillusion sans appel (Païole Koja). Assume le contre-courant en jouant de batteries très “60”, de guitares “70” ou de mélodies brésiliennes ; s’offre un clin d’oeil souchonien en clamant, lui aussi, “Tu vois pas qu’on s’aime pas”, mais avec une joie que l’aîné n’avait pas. Se permet même une digression dans la tête cassée d’un soldat, confiné dans un asile (J’ai connu une colombe, très réussi)… Renseignements pris, ce disque, disponible uniquement sur le Net et à un prix dérisoire, est une compi- lation de titres sortis précédemment dans l’indifférence générale. On se demande comment c’est possible. Car si on a dû l’écouter trois fois avant de savoir si on l’aimait vraiment, à la quatrième, on en était sûr. Et prêt à repartir pour de nouveaux tours.

On aime passionnément !
Album disponible sur http://souterraine.biz/

Vous pouvez voir qu’il a déjà dans sa besace, une belle couverture médiatique.

 

Non démentie…(biographie écrite par Nicolas Paugam)

 

Je suis né difficilement le 27 février 1970 à Nantes. Mère et moi avons beaucoup bataillé. Quelques mois plus tard naît mon frère, Alexandre. Je suis très jaloux. Pour me détendre, j’écoute en boucle The Freewheelin de Bob Dylan, le live à l’Olympia d’Allan Stivell, et un disque de flûte de pan péruvienne, de ceux que l’on trouve par dizaines dans les vide-greniers berrichons (information vérifiée). Mon père ayant les semelles de vent et la fibre soixante-huitarde, nous partons comme de juste cultiver des chèvres en Haute-Loire. J’ai 5 ans. Sans plus de détails, me voici adolescent. Je passe le plus clair de mon temps à philosopher sur un bicross. Mon frère est au piano. Nul ne perd les pédales.

j’oubliais ! entre-temps, mes parents ont divorcé. Apparaît un nouveau personnage, le bien nommé Nounours ; mélomane averti et batteur amateur, Bud Powell, Django Reinhardt et les boppeurs s’invitent à la maison. Je dois dire que cela me dépasse.

J’ai 19 ans. Je commence la guitare compulsivement (David Bowie, Jimmy Hendrix, Nick Drake et Robert Wyatt sont étudiés de près). Nous formons notre premier groupe, les Syncop’s, nous jouons essentiellement des reprises (The Clash, The Doors, Led Zeppelin ou the Stones). Bientôt les idées personnelles affluent. Nous composons nos premières chansons en français et en anglais. Ce seront les premières maquettes, les premiers disques, l’avant Da Capo, l’avant Lithium. De quoi envisager quelques galettes posthumes.

1995 Petite consécration, nous signons un quatre titres sur le Single Club du label Lithium The Man I used to be. Le groupe s’appellera désormais Da Capo.

1997 l’album Minor Swing sort sur ce même label. La presse en fait l’éloge, la comparaison abusive au groupe Love revient régulièrement. Le disque sort au Japon sur le label Toshiba. Nous partons en tournée en Espagne avec The Married Monks et jouons, entre autres, un concert, in memoriam, au café de la Danse en première partie du groupe Supergrass.

J’ai 31 ans. Me voici à Paris. Je monte avec mon frère (encore !!) un groupe de swing manouche Les Frères Paugam à Meustaches (parce qu’il y a du travail et parce que Django). S’ensuivent des centaines de concerts dans les cafés parisiens.

2001 Sort le second album de Da Capo The Fruit chez Poplane. En parlant de fruits, je deviens père à 36 ans. Je compose pour eux La Valse aux jumeaux, renouant ainsi avec ma veine créatrice, un temps disparue mais non démentie.

J’enregistre plusieurs disques de jazz avec l’accordéoniste René Sopa, le clarinettiste Sylvain Hamel, le violoniste et chanteur Daniel John Martin, le guitariste Alexandre Freiman et le saxophoniste César Poirier dont un album de mes compositions hantées Le Tamanoir de mes rêves.

2006 J’écrase la concurrence, pourtant rude, en devenant lauréat du concours Jules-Verne Radio France, (disque BD jazz chez Nocturne).

2008 Je triomphe en emportant le prix du jury au concours Musiques en courts de la ville de Sceaux.

J’ai 40 ans. J’écris mes premières chansons en français tout en écoutant, paradoxalement des artistes brésiliens. Je suis admiratif de la MPB (Milton Nascimento) et du Tropicalisme (Tom Zé et Jorge Ben). S’ensuivent deux albums : Douces Barbaries (2011) et Le Col du Galibier (2013).

2014 Sortie de la compilation Aqua Mostlae sur La Souterraine gratifié de 4 clefs dans le magazine Télérama du mois d’août 2014 .

J’ai 44 ans. Je décide de jouer au loto.

2015 Album Mon Agitation paraît le 6 novembre chez Microcultures /Differ-Ant

 

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