Cecile Hercule

16 octobre 2016 16:30

À la première rencontre avec Cécile Hercule, l’oeil est vif, le sourire est franc, à la seconde, l’oeil est franc, le sourire est vif. Cécile n’est pas une “changeante”, même si sa vie a connu beaucoup de changements. Tous, évidemment volontaires. A Lyon, elle traînait peut-être des pieds, des casseroles, mais une chose est sûre, elle n’aimait pas beaucoup l’école et la notion de jugement qui va avec.

À 14 ans, le cirque entre dans sa vie d’adolescente et lui fera découvrir les routes de France armées de ses cordes de feu, qu’elle reprend parfois pour le plaisir. Son amour du concret prend sa source dans ces années d’exercices, de discipline, de partage et de complicité.

Hercule est son vrai nom, et s’il est aisé d’imaginer que ce ne fût pas facile à porter tous les jours, ce patronyme colle à la peau de cette fausse fragile. Le premier instrument – même si elle rencontra à 8 ans le piano – fût en réalité la guitare de son père qui dans la cave familiale intriguait la jeune Cécile.

Au-delà de la musique il y avait déjà la vie qui va avec : une forme de liberté. Plus tard Monsieur Hercule qui donne des cours de guitare reçut comme élève sa propre fille, tout juste revenue d’un voyage fondateur à Madagascar où elle acheta sa première guitare.

Cette guitare simple lui servit à composer ses premières chansons. Partie pendant un an dans le cadre d’un projet humanitaire, loin de chez elle, ses chansons lui tinrent compagnie. Dans des grands élans de langage beaucoup parlent de partir ainsi sur le terrain, on devine que Cécile n’a pas beaucoup parlé, mais agi.

Avant ce départ, Cécile fit une école de théâtre à Lyon et écrivit même en 2ème année une pièce au titre prémonitoire : l’Effervescence. À Paris maintenant la jeune comédienne enchaîne castings et rôles avec conviction et enthousiasme. La guitare et les envies d’écrire font bon ménage avec la comédie. Tout comme maintenant, entre les deux disciplines Cécile a décidé de ne pas choisir mais de les laisser vivre en elle. “J’ai toujours un agent, mais par exemple il attend des photos de moi depuis longtemps…”

Son premier succès interplanétaire à la télévision, elle l’obtiendra, d’ailleurs via la musique. Explication : la première “vraie” chanson qu’elle a écrite, “Au moins une fois”, chantée en français, fut intégrée dans un épisode de la série The L-word. Devant l’étonnement suscité par une telle information, Cécile dans un rire lance alors qu’elle n’a jamais vu l’épisode… du Cécile Hercule tout craché : les questions sont pour les autres…

Début 2006, pour la première fois sous son nom, c’est le passage sur scène pour mettre en forme ses compositions. Au fait, Cécile Hercule, qu’est ce que c’est une chanson ? “C’est des textes mis en musique (petits rires), ça sert à se procurer des émotions, à danser aussi, ça peut servir à plein de choses… une bonne chanson c’est pouvoir l’écouter des centaines de fois sans s’en lasser.”

Dans ses chansons il y a parfois des mots crus, lâchés en vrac, pas par bravade ou pour paraître une autre, mais parce que cela lui ressemble. Pourquoi ne pas appeler un chat un chat, c’est tellement plus simple ?

Le temps, celui que l’on prend comme celui qui passe est aussi très présent dans ses textes – et la vie – de cette nouvelle venue qui va bouleverser les codes. La notion de temps n’existe pas chez Cécile, depuis le cirque tout se superpose pour forger sa personnalité. “Le temps passe tellement vite, c’est ce qui me rend le plus triste dans la vie… Plus le temps passe plus j’ai envie de faire des choses”.

Loin d’un matérialisme de bas étage, Cécile Hercule, pas tout à fait trentenaire, avance à son rythme, donc loin du prince charmant et loin du cynisme de star de la réalité. Patronne d’une quarantaine de vraies chansons, elle a trouvé son moyen de dire ses choses. Dans son coin largement ouvert sur le monde, elle a su faire grandir ses mots, les mettre en musique, c’est entre rigolo et profond, et c’est dans cette ambivalence qu’elle crée au choix l’interrogation ou l’excitation.

Solitaire sociale, elle ne rechigne pas à s’entourer, à devenir complice. C’est David Têtard le premier qui ira la chercher jusqu’à enregistrer un album à paraître en quasi-duo avec elle. Arrive la belle dualité avec Michaël Furnon (MiCkey (3D)), qui par le biais des amitiés virtuelles est venue la trouver et sert maintenant d’accélérateur dans la vie artistique de Cécile. MiCkey produit les 7 titres que vous avez entre les mains, MiCkey chante en duo avec Cécile par deux fois (un titre sur l’album de chacun).

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